Tournée enclumés

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Vallée des Vaux > 1er - 14 octobre

Cette catégorie concerne la période de présence du collectif dans le secteur de la vallée des Vaux.

du 1er octobre au 14 octobre.

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dimanche 28 octobre 2007

vallée des Vaux, contrastes

Lundi 01 octobre

Initiation aux marionnettes avec Anouk, Céline, Suzanne et Patrice.
Céline est très douée. Elle comprend très vite le rapport à l'objet. C'est presque naturel. En fin de journée, tout le monde commence à assimiler les bases à respecter pour donner vie aux personnages. Avec un peu de pratique, ça devrait être très beau.
Journée agréable à St Nicolas. Il fait beau. On mange dehors.

Les jours suivants seront consacrés essentiellement à la communication des évènements sur la Vallée des Vaux. Il n'y a pas d'association pour faire de relais. Il se passe peu de chose en matière de spectacle. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour informer la population. On va miser sur les écoles vu qu'il y a des représentations scolaires de prévues. Tous ceux qui ont un peu de temps, sont les bienvenues pour tracter dans les boîtes à lettre et à la sortie des écoles. Mercredi, une personne du coin est venue à l'atelier de St Jean de Vaux (chez Florent et Cécile) pour s'informer des festivités à venir. Elle était venue à Fontaines et souhaite voir la suite. Une première fidèle. Nous en sommes fiers.
Jeudi nous sommes allés à Mercurey, le gros bourg du secteur. Charly et Cédric, en duo accordéon, distribuent des sourires pendant que Florent distribue des tracts.

Vendredi 05 octobre

Ce soir, première publique dans la vallée des Vaux. C'est la cie 231 et T^ete d'enclume qui ouvrent le bal. On joue dans la petite cour d'école de Barizey (village de 80 habitants). Montage express et habillage du lieu à partir de 17h00. Tout doit être près pour 20h00.
Le maire est persuadé qu'il n'y aura personne. Espérons pouvoir lui prouver le contraire...
A 20H00, nous étions 11 du collectif au milieu de rien à attendre un public qui ne viendrait peut-être pas. Le montage s'est effectué en 1h15 chrono sans que personne ne se fatigue. A la lueur des lanternes et avec trois fois rien, la cour d'école de Barizey s'est transformée. Une intimité lumineuse s'est créée au milieu de l'obscurité totale du village. Pas d'éclairage public. Dommage que Manu ne soit pas là pour apporter sa touche au tableau. Echange autour d'un verre de vin du coin, le risque pris de n'avoir aucun public devient presque rassurant. Se dire que l'on est là quand même, au milieu de presque rien, dans l'utopie de ce petit acte infime : recréer un lien ici et maintenant, un instant de souffle fragile. L'instant est assez irréel, contraire aux règles de notre société. Comptabiliser, rentabiliser...
Une voiture arrive, on se demande si elle s'est juste égarée, si elle ne va pas faire demi-tour. Elle se gare. Le doute disparaît jusqu'au moment où il se met à pleuvoir. Quelques personnes de plus arrivent. Si la pluie ne cesse pas, il va être difficile de garder notre public intime, en attente sous l'unique arbre de la cour d'école. Heureusement, elle s'arrête au bout d'un quart d'heure.
A 20h30 Nous étions 11 du collectif, ils étaient 10 du public.
Comme la règle éthique l'autorise : Une représentation peut être annulée si le nombre de personne dans le public est inférieur aux nombre d'artistes sur scène. On peut considérer que nous étions dans ce cas de figure ce soir, même si nous n'étions que deux sur scène. La soirée était vraiment portée par un élan collectif, une sensation de possible construction commune. C'est comme si nous avions été 11 en scène. Cette soirée semble être comme une soudure entre les différents individus participants librement à ce projet. Un moment important pour envisager une suite éventuelle, ou plutôt une fuite éventuelle.

En première partie, Charly et Cédric poursuivent la rencontre débutée à Chagny entre échasse et accordéon. De nouvelles choses naissent dans leur relation. Un peu de fébrilité dans l'essai direct, mais un chemin intéressant. Les enfants sont impressionnés par la grandeur de Charly. Les adultes rient de la petitesse de Cédric.
Le temps d'un verre et la soirée continue avec « la petite histoire épouvantable de la famille avion ». Une rude épreuve devant peu de public et un enfant très déroutant qui n'arrête pas de monopoliser la parole. Malgré une relation qui attire toute l'attention du comédien, le spectacle se déroule sans trop de dérapage, sans tension.
La soirée se termine vers 22h00. Le temps de profiter encore un peu de ce lieu charmant et démontage rapide. On se dit plus tard, devant la soupe que Cécile a préparée à Saint Jean, qu'il aurait été intéressant de rester au moins deux jours. Le temps que la rencontre se fasse avec la population de Barizey. Ca n'est pas grave. C'était un banc d'essai. Nous reviendrons l'année prochaine. Le maire lui-même nous l'a proposé.

Samedi 06 octobre

A midi nous ramenons le matériel à Fontaines et profitons d'un peu de temps en compagnie de François. Apéro et discussion autour du collectif et de ses orientations possibles. François apporte un vrai regard critique sur tout ce qui est en train de se passer. Une porte ouverte à la réflexion, une écoute et un échange constructif sur les utopies collectives et leur devenir. On en retiendra que deux égoïsmes conscients sont la somme d'un partage objectif.
Normalement, aucun évènement n'était prévu ce jour, mais Maurice a calé un concert avec La Ritournelle (Chant, percussion, guitare d'influence turque). Il organise une série de concert appelés « musique à domicile », chez l'habitant. Passage obligé dans l'atelier de Florent et Cécile. Nous nous occupons de préparer le lieu, éclairage et improvisation d'une petite scène. Il n'y a pas trop de travail vu que Cécile avait déjà organisé l'atelier pour l'accueil de l'exposition de J.Louis Gorgeret et N. Miallion la semaine dernière.
Le concert est vraiment très beau ; Un vrai moment de relaxation et de frisson. La salle est pleine, une trentaine de personnes. Pour nous, ça ne pouvait pas mieux tomber pour un jour de relâche. D'ailleurs après la soirée, la relâche se fait vraiment sentir. Le vin nous envahit.
Au nombre de cinq, nous décidons d'aller Inaugurer la nouvelle camionnette de Céline, surnommée le « zoly zumpy ». Ce véhicule sent trop le neuf, il faut donc apporter d'autres odeurs telles que celles de la cigarette et du vin. Cette idée saugrenue suffit à nous motiver tous. Nous voilà à l'arrière du zoly zumpy en train d'exécuter cette terrible tâche « de vin » sur le sol immaculé du véhicule neuf. Céline à fait une folie consciente en faisant cet achat, notre devoir est de la soutenir dans cette folie. Cela ne nous est pas trop difficile à l'heure tardive et arrosée où la décision est prise. Après ça, dans le fil de la conversation, nous prenons le chemin de la campagne pour un lieu interdit connu de peu d'autochtones. Une ballade nocturne dont nous tairons les détails, juste pour conserver l'anonymat d'un déboire entre amis. En bref, la nuit voit le jour quand nous nous endormons...

Dimanche 07 octobre

On pourrait presque parler d'un réveil en fanfare, mais heureusement tout le monde se lève 30 minutes avant l'arrivée de la fanfarrosoir. L'accueil se fait les yeux pleins de sommeil. A peine le temps d'un café et d'un croissant frais offert par la personne la plus lucide de la veille, et c'est repartit. On file à l'ancienne école de Saint Jean pour préparer l'accueil du public. On croise le maire qui vient de déposer au bar les bouteilles de sa cuvée. Heureusement que nous avions pris un temps pour tout installer hier, sinon nous serions dans le jus total. Céline et Cédric mettent en place le bar pendant que Suzanne rejoint la fanfare et que Florent nettoie les verres de la veille par crainte de manquer pour le vernissage en cours.
Au total, une cinquantaine de personnes pour l'exposition, dont un dizaine de St-jean-de- vauriens selon Florent ou Saint Vallériens selon la légende ou encore Valléginois selon Saint Jean. Les verres ne manquent pas et le vin est apprécié. Pas besoin de faire un évènement autour du vin, puisse que le vin est toujours autour de l'évènement dans cette région. Il fait très beau, la fanfare joue généreusement pour sa dernière participation à « Automne emporte l'enclume », le public s'attarde en ce dimanche chaud d'automne. Un peu de bonheur supplémentaire de pris. Pour prolonger ce moment, on finit à l'auberge de St Jean où l'on mange simplement bien : Boeuf bourguignon pour tous.
On parle du public et de l'importance de le reconquérir. De lui donner envie de venir au spectacle, de sortir et de passer un moment hors de son individu. Partager sa solitude... Mais comment déplacer plus de monde ?
A Barizey, nous aurions pu dire : Les enclumés 11. Le public 10. Un match gagnant qui mène les enclumés à la finale. Droit de rejouer à St Martin et St Denis. Ca pourrait faire un article dans la page des sports. Plus de chance d'être lu et vu dans le journal de Saône et Loire. Plus de chance d'attirer un public.
Ironie ou désespoir face à la nouvelle nous informant que la France est qualifiée pour la demi-finale de Rugby qui aura lieu samedi prochain. Autant dire qu'il va être difficile de déplacer les foules en furie pour la représentation à Saint Denis...

Mardi 23 octobre

Enfin, le temps de reprendre le journal.
Après la grosse période sans répit des jours passés, et une bonne nuit de repos, la masse de souvenirs est assez épaisse. Nous avons joué 9 spectacles en un peu plus d'une semaine.

Dans la vallée, les habitants que nous avons rencontrés sont persuadés qu'il faudra renouveler l'expérience l'année prochaine, car c'est sûr, il y aura plus de monde... Ici, les gens ne sont pas trop habitués à ce genre d'évènement, nous dit-on ! Avec le temps des habitudes ou réhabitudes viendront. On verra bien. Pour le moment, l'énergie du collectif, en tout cas du noyau présent sur tous les spectacles, est en charge sur les batteries de secours et l'idée d'une nouvelle tournée ajoute des douleurs dans le dos...
A saint Denis, on s'est même demandé à quoi, à qui, tout ceci pouvait servir. Les prévisions d'un public restreint et difficilement arraché à la soirée sportive se sont confirmées. 4 personnes pour « Zwit ». Avec nous en plus, Sylvain a joué pour quinze personnes. 15 comme au rugby ! YOUPI !
Heureusement pour notre moral, nous avons rempli la veille la salle de l'ancien café à St Martin. Le spectacle organisé l'après-midi pour les enfants de l'école a permis de déplacer pas mal de monde le soir même pour Cirko Senso. Le lien avec les écoles avant les représentations du soir semble être une formule qui fonctionne.

La clôture de notre présence dans la vallée s'est terminée dimanche 14 octobre à la fête du vin doux. Une grande manifestation annuelle qui draine 2000 personnes. C'était la première fois qu'il y avait des spectacles en dehors de l'éternel bal-guinguette. L'association avec laquelle nous avons travaillé est plus que satisfaite par ce que nous leur avons proposé. Au programme trapèze, équilibre et accordéons, ceux de Jérôme et Cédric. Les deux spectacles (Kaddish et Cirko Senso) se marient très bien ensemble. Public nombreux et attentif, malgré les nombreux verres de vin déjà écumé vers 17h00, heure de jeu.
Nous avons eu une petite frayeur en fin de spectacle, lorsque Xavier est tombé non pas de son trapèze, mais de la machine qui le transporte. Cédric était ébloui par le soleil qui donnait en plein sur Xavier et la machine censée le réceptionner en fin de numéro était un peu décalée de l'axe du trapèze. Heureusement, plus de peur que de mal. Xavier s'est relevé sans blessure, bandeau sur les yeux, tel un aveugle redevenu, et Cédric l'a accompagné sur la machine pour le salut, l'air de rien. Certains ont cru que c'était prévu dans le scénario. Ouf !
Après nous être remis de ces émotions, nous sommes allés goûter le fameux vin doux, manger une tartine de fromage fort servie par Cécile qui s'est faite réquisitionner par l'association, et puis, en attendant la fin de la fête et le démontage du portique, nous avons profité, en bon public, du bal perdu de ce beau dimanche d'octobre. Des airs un peu fatigués, ou bien était-ce le groupe qui jouait sans trop y croire, un peu blasés mais fidèle au poste, des coupures de courant régulières, peut-être à cause de la friteuse de trop, branchée sur le même circuit que la sono, des danseurs souriants, vêtus pour l'occasion et des âmes en rade sur les bancs, en attente d'une invitation, le regard un peu ailleurs, dans le souvenir d'un ancien mari, d'une ancienne aimante, une ambiance de fête mélancolique, une valse ambigüe, un cliché de vie dans toutes ses diversités...

Cette dernière semaine a été rude. Il y a plusieurs malade. A la crève et la fatigue vient s'ajouter le stress, le doute chez certains comme Florent qui a envie de tout arrêter. Il se pose beaucoup de questions face à toute l'énergie déployée pour si peu d'intérêt, si peu de public comme à St Denis. Bosser plus sans rien gagner, c'est encore pire que la devise du président français actuel : Travailler plus pour gagner plus. Mais ce chemin de traverse que nous avons pris, cette énergie du désespoir comme dit Florent, cette réaction à la culture mercantilisée et au théâtre élitiste, ce désir de reconquête d'un tout public dans l'action directe de la représentation passe forcément par ces sacrifices. Doit-on croire qu'il s'agisse d'un acte de « résistance ». Le mot peut paraître un peu fort, mais nous pouvons être sûr que nos arts sont un terrain encore possible de revendication et d'apprentissage à la critique, de lutte contre l'uniformisation des esprits. A toute époque et encore aujourd'hui. Il ne faut pas oublier, s'endormir, se noyer...

mardi 11 septembre 2007

Vallée des Vaux, le programme...

Mardi 02 octobre, 14h

école primaire – Saint Jean de Vaux
  • Compagnie des Yeux Verts

représentation scolaire

Vendredi 05 octobre, 20h30

salle communale de la cure - Barizey
  • Compagnie t^ete d’enclume : La petite histoire épouvantable de la famille avion
  • Compagnie 235 : échasses - accordéon

bar et restauration sur place

Dimanche 07 octobre, dès 11h

ancienne école – Saint Jean de Vaux

vernissage de l’exposition de Philibert Monvoisin Nicole Miallion et Jean-Louis Gorgeret avec la Fanfarrosoir
expo du mardi 02 au dimanche 14 octobre
entrée libre et gratuite

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Mardi 09 octobre, 14h

école primaire – Saint Mard de Vaux
  • Compagnie des Yeux Verts

représentation scolaire

Vendredi 12 octobre, 20h30

salle des fêtes de l’ancien café - Saint Martin sous Montaigu
  • annex99 : Peinture Choisie
  • compagnie Cirko Senso : Main dans la Main

bar et restauration sur place

Samedi 13 octobre, 20h30

salle des fêtes – Saint Denis de Vaux
  • Groupe théâtre de Saint Mard de Vaux
  • Théâtre sur la Comète : Zwit

bar et restauration sur place

Dimanche 14 octobre, dès 14h

terrain du liboureau - fête du vin doux - Saint Jean de Vaux
  • Compagnie Kaddish : Trois sans un sans toi
  • Compagnie Cirko Senso : Un p’tit verre de cirque

bar et restauration sur place
tarif unique : 4 euros / dégustation de vin doux gratuite